mercredi 30 mars 2011

ateliers-Avec Zaza et Cricri : nostalgie et tendresse.

Zaza vous met-elle en boîte? Certes, mais avec beaucoup de tendresse.

 
 

Nous voilà installés dans la maison de vacances, celle de mes grands parents … tout est calme, les volets sont entrebâillés laissant filtrer les rayons du soleil … les meubles et le parquet ont été cirés redonnant vie à la maison abandonnée le reste de l’année. Je décide de faire une incursion dans le grenier car les vieilles malles doivent être débarrassées avant d’être données à des neveux et nièces. La première malle renferme des abécédaires, des livres, des illustrations, des encadrements en bois, de la layette, des chaussons de bébé en peau…
J’ouvre la seconde qui est toute tapissée de cartes postales d’Indochine : des robes blanches, des chapeaux coloniaux, des gants, une ombrelle, des guêtres ; d’élégantes bottines à boutons noirs y sont enfouies, et tout au fond une boîte en fer blanc avec, sur le couvercle, la tête d’une personne aux cheveux permanentés et dont les crans ne tiennent que grâce à la brillantine Roja …
 J’ouvre cette boîte et y découvre un paquet de lettres lié par une faveur bleue; en le retournant je peux lire qu’elles sont adressées au soldat L…C… en garnison en Indochine … En le replaçant, je vois une charmante carte postale bordée de dentelle bleutée où le tendre sourire d’une douce jeune fille rappelle « Ne m’oubliez pas » !!!

Non, grand-père ne t’a pas oubliée, Grand-Mère !

Je remets tout en place et referme nostalgique cette malle que je décide de garder !




Cricri vous invite sous cet arbre évocateur de nostalgie mais aussi d'espoir...

Esprit de Georges Brassens, es-tu là?


 
Sous mon arbre.

Les aurais-je déjà oubliés dans un coin de ma mémoire ? A l'image de ce cognassier, c'est un autre arbre qui me vient à l'esprit : le cerisier du jardin où j'allais m'étendre l'après-midi. En ai-je fait des rêves et des projets sous ses branches fleuries !

Fringant jeune homme, je n'avais peur de rien. Aucun obstacle ne me résistait. J'avais des illusions, des folies dans la tête, je me lançais à corps perdu dans toutes les aventures ! Ah oui, j'étais jeune alors et ... innocent.

Depuis, la vie s'est chargée de me remettre la tête à l'endroit. J'ai pris des coups, au propre comme au figuré, je me suis brûlé les ailes bien des fois. J'ai quitté ma terre natale pour chercher fortune, je trouvais que la vie au delà de mon cerisier, était pleine de promesses, plus alléchante. Oui mais, voilà, la route vers le succès était semée d'embûches.

Je croyais en ma force, en ma volonté, mais toutes deux se sont émoussées au cours du temps. Je n'ai pas su m'arrêter au bon moment, je n'ai pas eu le temps de faire les choses, je n'ai pas écouté la voix de la sagesse et aujourd'hui, me voilà prisonnier sur cette terre jadis prometteuse.

Je ne peux pas retourner au pays, plus personne ne m'attend sous mon cerisier. Il fleurit tout seul, sans moi et mes rêves. Un jour peut-être, quand j'aurai fait la paix avec moi-même, je reviendrai.

La tête haute et le cœur allégé, je m'étendrai sous mon arbre et là, je savourerai l'instant présent sous ses fleurs blanches et roses, corolles apaisantes au-dessus de mon cœur tourmenté.