lundi 1 novembre 2010

ateliers-Feuilles mortes et Toussaint

Vieille ferme à la Toussaint


La ferme aux longs murs blancs, sous les grands arbres jaunes,
Regarde, avec les yeux de ses carreaux éteints,
Tomber très lentement, en ce jour de Toussaint,
Les feuillages fanés des frênes et des aunes.

Elle songe et resonge à ceux qui sont ailleurs,
Et qui, de père en fils, longuement s'éreintèrent,
Du pied bêchant le sol, des mains fouillant la terre,
A secouer la plaine à grands coups de labeur.

Puis elle songe encor qu'elle est finie et seule,
Et que ses murs épais et lourds, mais crevassés,
Laissent filtrer la pluie et les brouillards tassés,
Même jusqu'au foyer où s'abrite l'aïeule.

Elle regarde aux horizons bouder les bourgs ;
Des nuages compacts plombent le ciel de Flandre ;
Et tristement, et lourdement se font entendre,
Là-bas, des bonds de glas sautant de tour en tour.

Et quand la chute en or des feuillages effleure,
Larmes ! ses murs flétris et ses pignons usés,
La ferme croit sentir ses lointains trépassés
Qui doucement se rapprochent d'elle, à cette heure,
Et pleurent.

Émile VERHAEREN
Recueil : Toute la Flandre



Vacances de la Toussaint
L'école maternelle sommeille.




Les enfants, la vie, l'avenir, ont laissé sur les vitres leurs oeuvres colorées.
Feuilles peintes, feuilles prêtes à tomber : la vie, la mort s'emmêlent.


La vie, la mort... Il faut manger pour vivre!

Le grand jardin a reçu beaucoup de visites aujourd'hui, hier.


Le cimetière est devenu trop petit. Pourtant la crémation réductrice a de plus en plus d'adeptes.

On disait que ces petits anges n'ayant pas eu le temps
de goûter à la vie montaient directement au Ciel.


Dans le vieux cimetière autour de l'église, quelques sépultures sont encore visitées.
Les potées disposées à l'entrée honorent celles et ceux qu'on a oubliés.

Les fleurs déposées à gauche du portail de la chapelle Notre-Dame-des-Champs
rappellent que tous, humbles ou puissants sommes mortels.

1 commentaire:

  1. Vieille ferme à la Toussaint :

    ...et elle s'endort de ce sommeil sans retour. Elle murmure et geint de ses gonds rouillés, sa mémoire s'enfuit, lézarde les pans de murs pour se disperser au gré du vent. Elle soupire et craque dans le silence infini,il est temps pour elle de retrouver ses chères âmes et sécher enfin leurs larmes.

    Cricri

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