mardi 31 août 2010

ateliers-Assez! Assez!

Imaginer la suite : elle en a plus qu'assez...

Elle en a plus qu'assez...de cet optimiste en puissance! A chaque fois qu'elle avance un argument, il le balaye d'un revers de main comme on balaye un château de cartes. Lui, il voit la vie aux couleurs de l'arc-en-ciel, elle... la voit en noir et blanc. Le verre à moitié plein pour lui et le verre à moitié vide pour elle. Quand elle se plaint de ses douleurs, du temps maussade, de ses crampes d'estomac, il lui répond que les remèdes existent, qu'après la pluie vient le beau temps etc, etc... En son for intérieur, elle le maudit de toutes ses forces. Sa joie de vivre la démoralise, son exubérance lui tape sur les nerfs, et lui, impassible, ignore superbement son humeur morose et ses coups de cafard.



photo montage provinfos

Oui vraiment, elle en a plus qu'assez de cet éternel insouciant à qui tout sourit! Oh, ce n'est pas à elle que ça arriverait de se lever de bonne humeur, la mine réjouie au saut du lit. Non, elle est abonnée à la mine de papier mâché, au teint brouillon et aux points noirs sur le nez ! Chaque réveil est une épreuve, sortir de son lit lui demande un incommensurable effort. Elle se traîne comme une âme en peine dès le petit jour, tandis que lui, saute à pieds joints dans le quotidien et proclame à pleins poumons que la vie est belle et mérite d'être vécue !
 Il lui arrive de penser sournoisement qu'un jour le vent tournerait et qu'à son tour il connaîtrait l'angoisse, l'incertitude, la peur du lendemain.

Il deviendrait, pourquoi pas... un pessimiste dans toute sa splendeur ! 

Cricri

dimanche 22 août 2010

ateliers-Une hirondelle ne fait pas le printemps... mais des dizaines rassemblées à Proville, qu'annoncent-elles?


 Je reconnais que j'ai la bougeotte et souvent l'envie de faire un petit tour soit au jardin soit sur moi-même en direction de la fenêtre... pas comme une "vieille derrière ses rideaux" -mes baies vitrées en sont dépourvues- mais certainement pour tisser ce lien entre mon intérieur et le monde extérieur.
Un ballet gracieux attira mon attention et mon intérêt.



 Par dizaines, elles volaient nerveusement mais en toute légèreté puis se posaient sur les câbles électriques pour un repos de quelques minutes avant la reprise de leur manège aérien.


Des hirondelles! J'avais pourtant entendu dire qu'elles boudaient de plus en plus nos contrées, et même qu'elles étaient menacées de disparition! Soyons chauvins! Les qualités environnementales de Proville  sont connues, même par cette petite cervelle d'oiseau!


J'étais sûr qu'il s'agissait d'hirondelles. Depuis que j'étais petit, ma mère m'avait appris à les distinguer...
-Maman, je sais reconnaître un moineau, une pie et une hirondelle!

Quoique... Ah! Google! Tu nous en apprends des choses, mais tu nous mets surtout dans le doute. Il existe plusieurs espèces d'hirondelles, et on peut aussi les confondre avec le martinet!

"C'est un oiseau au dessus bleu-noir avec des reflets métalliques qui contrastent avec le dessous blanchâtre lavé de roux. Elle a une silhouette élégante et fuselée avec une queue fourchue très échancrée dont les brins appelés les "filets" sont très apparents et plus longs chez le mâle.



On peut remarquer des taches blanches vers l'extrémité de sa queue. Son front et sa gorge sont d'un brun roux souligné une bande pectorale sombre. Elle se distingue des autres hirundinidés par l'absence de blanc sur le croupion. Confusion possible avec : les autres hirondelles et les martinets."


Mon appareil photo (depuis l'avènement du numérique, c'est une multitude de p'tits oiseaux qui en sortent!) ne m'avait pas trahi... Ce corps svelte, cette élégance...
lien :
http://www.hirondelle.oiseaux.net/hirondelle.html


Je n'aurais jamais pensé à examiner le croupion d'une hirondelle pour en déterminer l'espèce! Pardon! Je ne voudrais pas offenser la pudeur de l'oiseau d'autant que ce nom  -on dit "une"- s'adresse autant aux mâles qu'aux femelles.

lien:  
http://www.youtube.com/watch?v=UuR8ZJXPO7w


J'ai donc poursuivi mes recherches sur le fameux "moteur" et reconnais m'être enrichi dans le domaine de l'ornithologie.
lien:
http://www.google.fr/imgres?imgurl=http://www.hirondelles.oiseaux.net/images/hirondelle.rustique.dessin.na.1.jpg&imgrefurl=http://www.hirondelles.oiseaux.net/hirondelle.rustique.html&usg=__Bhb6wCSQrZey1RsJCYDthj-PLH0=&h=334&w=250&sz=9&hl=fr&start=3&zoom=1&um=1&itbs=1&tbnid=ibGpHKq-hwkMGM:&tbnh=119&tbnw=89&prev=/images%3Fq%3Dhirondelle%2Brustique%26um%3D1%26hl%3Dfr%26sa%3DN%26rlz%3D1G1ACPWCFRFR341%26tbs%3Disch:1


Rassurez-moi! Ce sont bien des hirondelles rustiques que j'ai photographiées ce matin dans une rue de Proville?

Cloclo

dimanche 15 août 2010

ateliers-Il ne fallait pas rater le 15 d'a-oût!

clic gauche pour agrandir l'image

article presse locale sur le 15 août 2010 : lien ci-dessous

http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Cambrai/actualite/Cambrai/2010/08/15/article_le-defile-encadre-par-martine-et-martin.shtml


Mon père n'avait pas son pareil pour nous dénicher des sorties festives "à l'oeil". Le problème c'est que les manifestations programmées se déroulaient essentiellement en plein air. Un ciel chargé de gros cumulus noirs, et je devais emporter impérativement le "capuchon", ce vêtement de pluie en toile imperméabilisée qu'il fallait endurer toute la soirée, et surtout ne pas oublier dans un coin sous peine de devoir supporter pendant des jours les jérémiades de la maman courroucée.
Ce que je préférais, c'était les sorties "entre hommes". Ma mère restait à la maison avec ma jeune soeur, mais n'aurait pas accepté que son mari partît seul pour une de ces virées bien innocentes. Alors je servais de chaperon. J'en étais enchanté : l'absence des petites jambes de ma cadette nous permettait de nous déplacer plus rapidement et plus loin. Mais surtout de donner à mon père l'opportunité d'aller prendre un verre dans un de ces innombrables estaminets cambrésiens qui jalonnaient le trajet de la route d'Arras à la Grand-Place. "Tu ne le diras pas à maman, hein!" Quitte à avouer un mensonge à confesse, je ne pouvais refuser en échange de ma complicité le verre de limonade blanche dont les bulles bienfaisantes me sautaient au visage.
Papa qui avait un porte-monnaie dans lequel peu de pièces s'entrechoquaient était devenu par la force des choses assez radin. Je n'ai pas oublié ce spectacle de funambules, face à l'église Saint-Géry, qui me laissa pétrifié d'admiration. Un coup de coude paternel me fit comprendre qu'il fallait décamper. J'eus juste le temps d'apercevoir un des artistes tendant un chapeau au public pour recevoir l'obole méritée. Cette dérobade me laissa un goût amer. Réaction différente de mon géniteur qui m'entraîna tout de go du côté du jardin public où la foire commerciale nous permit d'avaler gratuitement et goulûment  plusieurs échantillons de ces nouveaux potages en poudre lancés alors sur le marché.
L'après-midi du 15 août, nous nous dirigions traditionnellement vers la rue Cantimpré pour voir défiler ce que nous nommions "la cavalcade".  Nous croisions des groupes de piétons aussi motorisés que nous, avec les habits du dimanche, descendant des hauteurs de Sainte-Olle et prenant la direction du centre ville.
Arrivés sur les lieux de passage du défilé nous prenions possession d'une portion libre du trottoir. Ma taille de gamin me permettait de me glisser au premier rang de la foule nombreuse malgré les rappels de ma mère qui craignait toujours que je m'égare. Je savais qu'une main vengeresse m'attendait, qu'elle déposerait plus tard -"Tu ne perds rien pour attendre!"-sur ma joue une caresse plutôt appuyée, mais qu'importe! Je ne voulais rien rater des exhibitions. Des accents musicaux de plus en plus prononcés annonçaient la tête du cortège emmené -galanterie oblige- par la géante Martine. Devant nous passaient des groupes folkloriques portant des tenues chatoyantes et jouant à juste titre les vedettes d'un jour. Certains offraient une sorte de parade qui recueillait de vifs applaudissements. Il y avait parfois parmi ces "artistes" des hommes déguisés en ours ou gorilles qui faisaient mine de foncer sur nous, ce qui déclenchait des cris féminins offusqués et faussement épouvantés. Le char de Martin marquait la fin de ce défilé.
 Mes parents reprenaient malgré mon insistance le chemin du retour. Je lorgnais le centre ville où étaient installés  les manèges. La barbe à papa annuelle ce serait pour le dimanche suivant. Aujourd'hui les attractions c'était l'affaire des agriculteurs qui n'hésitaient pas à payer le prix fort, les poches bien pleines après la moisson -c'est ce que déclarait mon père-  du prix de leur travail.

Cloclo

samedi 14 août 2010

ateliers-Trie-t-on? et nez-nu-fard


Avec les mots : Paradis Triton Moquette Conte Moral





Nous sommes au Paradis, univers des rêves enchanteurs et d'instants de félicité.

Un petit triton (qui n'eut pas la chance de devenir grand) frétillait avec bonheur. Il bondissait par-dessus de superbes nénuphars, jouait à cache-cache sous les fleurs de lotus et cabriolait à l'envi dans l'eau limpide. Emporté par son élan, il fit un saut de trop et atterrit sur la moquette moelleuse de Saint Pierre qui le regarda avec un étonnement non feint!

Le voyant happer l'air avec affolement, il le ramassa doucement, le remit à l'eau et entreprit de lui raconter une fable, voire un conte, sur les méfaits d'une trop grande agitation, qui laissa notre petit triton un peu perplexe et finalement lui mit le moral au fond des nageoires. Bientôt, il se lassa même et bailla d'ennui!
Saint Pierre tout à sa narration, lui serina avec force qu'il devait se conduire avec déférence en ces lieux saints, au lieu de trépigner ainsi, troublant par son comportement, la quiétude de l'endroit.

Le petit triton, contrit et désappointé promit de se calmer.

- Promis, juré, cracha t-il !
 Saint Pierre fronça les sourcils :
- On ne jure pas au Paradis ! Faudra t-il aussi t'apprendre le savoir-vivre? 

Cricri


lundi 2 août 2010

ateliers-Il faut savoir nager dans la vie!

Durant nos sympathiques et souvent exaltantes séances d’écriture à la médiathèque de Proville, il nous arrive de laisser vagabonder nos muses créatrices sur une photo dont nous ne déclinons pas forcément l’origine. Les fruits de notre expression s’apparentent parfois au délire, mais que ça fait du bien de nettoyer en ouvrant la plupart de ses portes un cerveau trop souvent conditionné par les « nécessités » et habitudes liées à la vie sociale!

Je le reconnais : cette intro est destinée à vous inviter à rejoindre notre équipe dès le mardi 28 septembre (inscription gratuite, de 18 à 20h).


clic gauche pour agrandir la photo

Vous situez la piscine découverte?
C'est cette tache bleue au milieu de la photo.


En revanche, la photo aérienne ci-dessus ouvre amplement le sac à souvenirs et invite à ressusciter quelques événements vécus personnellement mais dans lesquels se retrouveront nombre de citoyens de ma génération.

C’était dans les années 1950. J’étais collégien, élève de cet établissement situé face au jardin public, boulevard Vauban et que tout le monde nommait « le bahut ». L’apprentissage de la natation n’était pas obligatoire. Cependant les professeurs de gymnastique nous emmenaient de temps en temps, avant les grandes vacances, à la piscine découverte de la rue de Châteaudun. Après le déshabillage dans les cabines en bois qui nous donnaient l’impression, les galets en moins, d’un séjour furtif à Cayeux-sur-Mer, nous étions orientés selon nos capacités dans les différents bassins. Ceux qui avaient eu l’opportunité de prendre dans le privé des cours avec les maîtres nageurs se dirigeaient, le regard fanfaron, vers le grand bassin où trônait le plongeoir. D’autres, moins hardis, lorgnaient le « moyen », ce qui leur assurait d’avoir au moins la tête hors de l’eau. Quant aux autres dont j’étais, les « prolos », les minables n’ayant pas eu l’occasion d’apprendre à nager dans ces lieux, ou mieux dans une piscine couverte de la région, nous avions l’immense bonheur de nous laver les pieds et de patauger dans le petit bassin, en compagnie des marmots ou indigents de notre espèce.

Je reconnais que, si je ne faisais pas honneur comme il le méritait à ce milieu aquatique, j’avais tout de même l’expérience de la natation vécue dans ma commune de Neuville-Saint-Rémy. Mais une expérience qui m’a valu jusqu’à présent une certaine distance avec « hache-deux-zoos » suite à des pratiques assez dangereuses.


La piscine découverte de Cambrai, en 1963,
l'année de l'ouverture de la piscine "Liberté".

Dans mon village, tout le monde connaissait le Grand Carré, ce bras du canal en cul-de-sac servant notamment de garage, voire de cimetière aux vieilles péniches. A l’entrée de cette aire, le passage était réduit à la largeur d’un bateau. C’est là que quelques illuminés pratiquaient la natation et même donnaient des leçons à des jeunes dont j’étais dans la perspective d’avoir un jour la vie sauve en cas de chute accidentelle dans le canal. Les bras manquaient; mon père était souvent embauché pour jouer les moniteurs, lui qui ne savait pas nager. J’avais confiance en lui : c’était un adulte. Il me passait autour de la taille une grosse ceinture à l’arrière de laquelle était fixée la corde salvatrice. A son signal, je sautais… Quelques « glouglou… glou... » plus tard j’entamais une brasse assez désordonnée qui me faisait progresser vers la rive adverse distante de quelques mètres. Mon père avait quand même la présence d’esprit de tirer fort sur la corde dès qu’il me surprenait à jouer au sous-marin. Lui, il avait gardé les vêtements de toile bleue qu’il n’abandonnait pour le lavage que le dimanche. Les autres nageurs, fringants à l’arrivée, avec leurs slips en coton tricoté certainement par la grand-mère, l’étaient moins au sortir de l’eau lorsque le textile s’était lamentablement allongé et déformé. Certains profitaient du samedi pour se savonner et prendre ainsi leur bain hebdomadaire. Il faut dire que le site était assez particulier. De temps en temps les regards croisaient de curieux sacs de jute flottant à proximité. Les riverains n’hésitaient pas à se débarrasser dans le Grand Carré de leurs animaux domestiques encombrants.

Suite à la déclaration de plusieurs cas de poliomyélite, le maire finit par y interdire la baignade. Dommage pour moi! J’aurais bien fini par savoir traverser mon modeste « détroit »!

Mais revenons dans notre petit « bain » de la piscine de Cambrai… Un de mes meilleurs camarades sachant parfaitement nager avait menti au prof de gym. Il m’accompagnait donc dans la pataugeoire, pas seulement par gentillesse. Dans un coin de la pièce d’eau s’était développée une sorte de mini mare où croissaient quelques végétaux typiques de ce milieu et divers animaux. Nous nous amusions à les observer et surtout à déterminer leur espèce. Je vis alors pour la première fois le dytique que mon savant ami avait reconnu sur une des planches de l’encyclopédie familiale. C’est ainsi que la natation l’a conduit vers des études supérieures scientifiques, et moi, à l’enseignement.

Comme quoi il est parfois bon de savoir nager dans la vie!

Cloclo