lundi 27 décembre 2010

ateliers-Nénesse est (encore!) offusqué.



1-"Son propriétaire n'a eu d'autre alternative que de l'abandonner provisoirement."


Une alternative c'est un choix entre deux possibilités, deux éventualités. Dans la situation de cet automobiliste se pose un dilemme : ou il essaie par tous les moyens de dégager son véhicule pris dans les congères, ou il l'abandonne provisoirement. Il ne peut y avoir donc "d'autre" alternative, ce qui triplerait ou quadruplerait les possibilités.






2-"Quelle mauvaise surprise il a eu lorsqu'il a voulu la récupérer le lendemain!"
"Quelle mauvaise surprise il a eue..."

Eh oui! Le fameux accord du participe passé avec "avoir".
Vous vous souvenez du temps où les règles d'orthographe vous les saviez sur le bout des ongles... à force peut-être d'avoir reçu la caresse de la règle en bois sur vos extrémités!
Quelle mauvaise surprise il a ...prise, faite...




Le journaliste aurait dû écrire : "Son propriétaire n'a eu d'alternative que de l'abandonner provisoirement."

dimanche 26 décembre 2010

ateliers-Noël et états d'âme.









C’était avant-hier, le 24…


La voiture est restée sagement au chaud et à l’abri dans le garage. Il aurait fallu que je refasse au balai un « passage de roues » réalisé à cause des premières chutes de neige, mais réduit à néant depuis les quotidiennes réapparitions de la Dame Blanche.

A quelques mètres de mon domicile, le bruit métallique d’une pelle m’avertit que je vais converser quelques minutes avec mon voisin J… Il retrace sur le trottoir la piste destinée aux piétons. Je lui confie n’avoir pas eu le temps de déblayer de mon côté. Des paroles qui ne tomberont pas dans les oubliettes. Poursuivant mon chemin, mais me retournant, j’aperçois J… en train de réaliser la tâche que j’avais remise à plus tard. « A charge de revanche! C’est vraiment sympa ! Merci ! ».

L…, jardinier et bricoleur émérite, s’est fabriqué un engin très efficace. Une sorte de chasse-neige manuel. Sûr que pour contrer les effets du réchauffement climatique qui cette année jette un froid particulièrement dense sur nos contrées, je vais prévoir la fabrication d’outils spécifiques aptes à lutter efficacement contre l’envahisseur glacé.

Le temps est un sujet qui délie les langues. Plusieurs passants s’arrêtent pour échanger quelques mots. Je pense de nouveau : sympa… Pourvu que ça dure –pas ces intempéries, vous m’avez compris-

Me voici dans la rue Gabriel-Péri. Le long des maisons un passage étroit laissant apparaître le bitume facilite ma progression. Même le trottoir de Mme…, trop âgée pour le faire elle-même, a été dégagé. Solidarité ? J’y crois. Dans la difficulté, la peine, les réactions parfois vives des éléments naturels, l’être humain retrouve ses semblables, sort de son individualisme. « Pas sûr ! », me souffle une voix intérieure. Bah ! Restons optimiste !

Je ne regrette pas ce retard provoqué par d’aimables conciliabules. Le seul risque c’est de ne plus trouver à la boulangerie ma baguette préférée. Il en reste une ! La fringante et souriante patronne distribue autant de « bonjour » et « au revoir » que de pains. Son homme se lèvera à minuit pour préparer la fournée du jour de Noël. Pour lui le réveillon se déroulera dans la chaleur du four.

Dans la rue un riverain d’un certain âge tente de garer les quatre roues de sa voiture sur l’étroit trottoir. Le véhicule tel un âne rétif refuse d’obtempérer. Je guide la manœuvre de mon mieux. Pour toute réponse le conducteur m’asperge de ce mélange peu ragoûtant de neige et de boue, tout en maugréant. A peine un regard. Le « merci » ? Pas la peine d’attendre !

La rue Lucien-Sampaix a retrouvé sa quiétude. Il faut dire que le sol glacé et les chicanes sont dissuasifs.
 Le canal est couvert d’une fine couche de glace : aucune trace de passage de péniche.  « Avec un ciel si bas qu’un canal s’est perdu… ». Le silence est perforé par le cri des canards maîtres des lieux.

Me voici route d’Arras, au terme de ma randonnée, dans ce quartier que les anciens continuent de nommer « faubourg de Cantimpré ». Une dame âgée slalome entre les voitures. Elle peine à se déplacer. Le sac qu’elle tient à la main m’indique qu’elle se rend au hard-discount tout proche. Passera-t-elle le réveillon en famille ? Les traditions sont bien ancrées. Noël ! On souhaite à cette occasion le retour de la paix, de la fraternité.

Noël… si ça pouvait se fêter tous les jours !

Cloclo




















jeudi 16 décembre 2010

ateliers-Nul ne peut se vanter de se passer des hommes...


Ce matin, vers 8h40, dans une rue de Proville...



Il faisait froid, humide...


exercice des plus périlleux...


mission accomplie pour ces acrobates

Jusqu'à quel âge leurs capacités physiques leur permettront-elles d'exercer cette rude tâche?




Papa Charlie face à ce "spectacle" est perplexe. Ces hommes sur ce toit! Ce qu'ils accomplissent, c'est leur spécialité. Ils sont utiles, méritent le respect.
Un poème appris à l'école primaire résonne encore dans la mémoire...




Un songe


Le laboureur m'a dit en songe : "Fais ton pain
Je ne te nourris plus : gratte la terre et sème."
Le tisserand m'a dit : "Fais tes habits toi-même."
Et le maçon m'a dit :" Prends la truelle en main."

Et seul, abandonné de tout le genre humain
Dont je traînai partout l'implacable anathème,
Quand j'implorai du ciel une pitié suprême,
Je trouvais des lions debout sur mon chemin.

J'ouvris les yeux, doutant si l'aube était réelle;
De hardis compagnons sifflaient sur leurs échelles.
Les métiers bourdonnaient, les champs étaient semés.


Je connus mon bonheur, et qu'au monde où nous sommes
Nul ne peut se vanter de se passer des hommes,
Et depuis ce jour-là, je les ai tous aimés.

Sully Prudhomme*




* René Armand François Prudhomme, dit Sully Prudhomme, né à Paris le 16 mars 1839 et mort à Châtenay-Malabry le 6 septembre 1907, est un poète français, premier lauréat du Prix Nobel de littérature en 1901.


lundi 13 décembre 2010

ateliers-Derniers jours d'automne... dit le calendrier.


Voyage d'une feuille d'automne.



Depuis le temps qu'elle se languissait sur sa branche, il était temps pour elle de s'envoler vers d'autres horizons. Un coup de vent bien intentionné la détache et la voilà qui s'élance dans les airs, toute étourdie par sa soudaine liberté. Elle hésite, virevolte quelques instants et se décide à prendre la route de la montagne.




Poussée par le vent du Nord, elle survole à bonne allure les sentiers escarpés, croisant ça et là, quelques alpinistes solitaires. Des bouquetins lèvent leurs museaux, s' interrompant un instant pour la regarder passer, puis se remettent à brouter nonchalamment. Tout-à-coup, un aigle majestueux fait son apparition. Il accompagne la petite feuille, joue avec elle dans les couloirs du vent, vire d'un coup d'aile pour la surprendre et enfin, disparaît dans le bleu du ciel jusqu'à devenir un minuscule point noir.

Elle est heureuse, la petite feuille d'automne, elle se sent libre, le monde lui appartient... La voici maintenant au dessus de la rivière, long ruban sinueux qui scintille au soleil. Des pêcheurs somnolent sur leur sièges, profitant une dernière fois de cette tardive douceur automnale. Son voyage se poursuit sans encombre, elle admire les forêts, les plaines encore verdoyantes et finit par arriver au terme de son périple.

Alors, tout doucement, avec d'infinies précautions, un courant d'air léger comme une caresse dépose la petite feuille au pied d'un sapin. Chut, ne la réveillez pas...elle dort.


Cricri