mercredi 3 août 2011

Ateliers-Ces fameuses boîtes à chaussures!

Dans une boîte à chaussures, depuis bien longtemps déglinguée, des photos écornées, jaunies, empilées, faisant le gros dos, attendent. Attendent qu’une petite fille, un petit garçon posent des questions bien ciblées, avec la curiosité de leur âge.
-Attends ! Je vais te montrer…
Le plus souvent c’est la grand-mère qui soustrait des profondeurs de l’armoire le modeste précieux coffret défraîchi. Les images d’un autre âge volent au secours d’une mémoire quelque peu défaillante.
-C’est qui là ?
Et le récit prend forme. Bien sûr il y a des problèmes avec la chronologie. L’histoire se construit pêle-mêle. Les enfants n’en ont cure. Ce qui leur plaît, c’est de poser des questions. Les réponses, c’est accessoire.
Je fus l’un de ces petits garçons découvrant grâce à ces reliquaires mes racines familiales. Mes parents avaient réuni dans une boîte métallique et une autre en carton épais nombre de ces photos de tailles diverses, certaines au bord dentelé, d’autres au format carte postale.
Au temps de la communale, des jeudis pluvieux qui imposaient des activités d’intérieur, les parties de « dada » ou de dames devenaient lassantes. Comme un cérémonial : ma sœur et moi sollicitions l’autorisation d’ouvrir les merveilleuses boîtes. Nous répétions ce que nous avions appris. Nous inventions des histoires. Sans nous en rendre compte nous construisions une généalogie, fantaisiste certes. Ces nombreuses têtes qui posaient solennellement souvent à l’occasion d’un baptême, d’une Communion, d’un mariage, nous révélaient l’histoire de la famille.
Maman intervenait.
-Vous êtes soûlants ! Je vous l’ai déjà dit : c’est votre arrière-grand-père avec votre arrière-grand-mère.
Je n’aurais jamais eu l’idée de demander :
-Mais les autres ?
-Les autres quoi ?
Ma chère maman, je te le dis aujourd’hui : nous avons chacun quatre arrière-grands-pères et quatre arrière-grands-mères. Nous avons… nous eûmes !
Depuis ces tendres années de l’enfance insouciante, les boîtes à photos ont recueilli au fil du temps et des deuils d’autres documents.
Ma mère a bien voulu que j’en effectue le classement. Un robuste album présente d’une façon ordonnée tous ces fragments de vie respectueusement, presque religieusement légendés et si possible datés.
Les outils actuels permettent de scanner et conserver sur d’autres supports facilement gérables et transmissibles ces images émouvantes qui participent elles aussi à leur façon au « devoir » de mémoire.

clic gauche sur la photo pour l'agrandir
Cette photo a sa place dans l'album familial. Les filles et les garçons qui y figurent seront bientôt septuagénaires. Un cortège composé de petites meunières, de petits meuniers. Importance du pain dans l'alimentation. Respect du blé qui en permet la fabrication.

"Je vous ai reconnus, Jean Michel, Roland, Régis, Jean Claude, et vous Christiane, Marie Noëlle, Claudine, Marie Andrée. D'autres visages encore dont j'ai oublié le prénom. Et sur le trottoir se hâte Georges, organisateur à Neuville-Saint-Rémy de rassemblements festifs populaires, pour faire oublier la guerre dont le souvenir tragique hantait péniblement les esprits."

Cloclo

1 commentaire:

  1. Un bond dans le temps, sentimental, émouvant, mais riche de souvenirs...On a tous au fond de nos armoires, une boîte oubliée qui attend patiemment son heure.

    Cricri

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