dimanche 4 juillet 2010

ateliers-Le Tour de France à Cambrai. Ils étaient mes héros, mes modèles.

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Montée de l'Alpes d'Huez, juillet 1997.
vainqueur de l'étape : Marco PANTANI



2e ULLRICH
3e VIRENQUE
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Chaque année, dès la fin juin, mon père affichait solennellement, toujours au même endroit sur un mur de la cuisine, la carte extraite du journal qui allait me faire rêver pendant trois semaines.

Nous qui ne partions jamais en vacances nous allions visiter notre pays au gré des étapes du Tour de France. Richesse extrême : les reportages à la radio fournissaient à notre imagination une liberté de création de paysages que quelques cartes postales, seules sources d’inspiration, souvenirs de vacanciers chanceux, fixées elles aussi sur le mur avec des punaises, reproduisaient modestement. Nous comptions sur la qualité des journalistes sportifs à l’antenne pour nous entraîner avec eux dans le périple de cette caravane bruyante et chatoyante.

A l’antenne… Parlons-en!

Mon père, l’oreille collée contre le poste émetteur, ponctuait ses exclamations de « chut » à chaque fois qu’un propos émis par l’un d’entre nous venait le ramener à la réalité domestique. Et lorsque l’appareil –une grosse boîte en bois verni reposant majestueusement, un luxe, sur une étagère beaucoup moins élégante– se mettait à grésiller, voire pétarader, transformant les rêves d’évasion en cauchemar, le chef de famille émettait à son tour divers sons, mais c’était un chapelet de jurons égrenés en crescendo. La décence m’interdit de les incorporer à ces lignes. Néanmoins ils constituèrent ma première liste de gros mots bien utiles parfois lors de joutes m’opposant à des camarades de classe.

La passion paternelle pour le cyclisme m’offrit mes premiers modèles, mes premiers héros : Fausto Coppi, Jean Robic –je trouvais que mon père lui ressemblait physiquement-, Louison Bobet élégant et fringant, et un peu plus tard Jacques Anquetil.

L’arrivée de la télévision à la maison aux premières lueurs de mon adolescence donna leur véritable dimension aux paysages imaginés. Ma mère n’aurait pas raté une arrivée d’étape. Je crois qu’elle ne s’intéressait guère aux coureurs. Ce qui lui plaisait par-dessus tout c’était ces excursions dans des sites qui réveillaient ses bien lointains souvenirs scolaires.

Moi j’étais séduit, plus, émerveillé par les exploits de ces chevaliers rivés à leur monture métallique. Des exemples de courage, ténacité… mes héros, mes modèles.

La mort de Tom Simpson dans le Ventoux fut considérée à l’époque comme un fait isolé. Le décès tragique de Marco… Marco Pantani, ce cycliste italien, véritable aigle royal s’élevant divinement au sommet des cimes : depuis ce drame je ne suis plus le Tour de France, et d’ailleurs je boude tout ce qui a trait à ce sport qui a trahi ma ferveur enfantine.

Mon père n’a pas connu ces épisodes fâcheux.

Quant à ma mère, toujours aussi peu concernée par les exploits individuels de ces bêtes de selle, elle continue de se nourrir de ces images colorées qui la font voyager sans peine gratuitement.



Fausto Coppi est mort à l’âge de 40 ans.

Louison Bobet est mort à l’âge de 58 ans.

Jacques Anquetil est mort à l’âge de 53 ans.

Le sport, c’est la santé.

Ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit!

Au fait, Jean Robic s’est éteint à l’âge de 59 ans. Suite à un accident de voiture!

Cloclo

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lien : à vous de "juger"!


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photos : collection privée

1 commentaire:

  1. Excellent lien...
    Pensée aussi à Laurent Fignon décédé à... 50 ans.

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